Psychanalyse, tradition chinoise et modernité

Université Paris Diderot  de 9 à 17h
28 avril amphi 5 C
29 avril amphi Buffon 

L’objectif de ce colloque est d’interroger la pensée chinoise au regard des enseignements de la psychanalyse et vice versa. Quelles sont en particulier les similitudes et les différences dans leurs approches respectives de la tradition? La psychanalyse est née à un moment de transition culturelle, voire de rupture de la tradition qui, paradoxalement ou pas, a précédé et annoncé les bouleversements sociaux et les grands con its entre les nations qui ont marqué de leur sceau l’histoire et la politique du 20e siècle.

Cette rupture qui a pris une dimension planétaire se présente et s’articule différemment selon l’aire culturelle, la nation en question obligeant chacune à se resituer par rapport à son passé, sa tradition, la transmission de ce qui lui est le plus cher. Ce processus qui s’accompagne d’un profond remaniement social et discursif, d’une violence politique d’un degré jamais atteint, s’inscrit dans le long terme et exige de chacun de nous de prendre position.

Qu’en est-il de la Chine, à cet égard, engagée depuis plus d’un siècle et à marche forcée, depuis la n de la 2e guerre mondiale, dans un mouvement de rupture à grande échelle avec sa tradition? C’est comme une onde de choc qui traverse toutes les couches de la société, toutes les strates d’une civilisation millénaire, ébranlée jusque dans ses fondements mêmes. Il est important de considérer, à ce propos, la place prépondérante de l’écriture qui a joué un rôle majeur dans la transmission des savoirs tout comme du pouvoir, qui est garante d’un certain ordre social et en même temps des privilèges qui y sont liés.

La pratique de l’écriture est en train de changer fondamentalement à partir du moment où le plus humble y a accès tout comme aux nouveaux moyens de sa diffusion (les réseaux sociaux). On peut supposer qu’elle sera le terrain par excellence d’une reconquête de la tradition, des retrouvailles de l’objet perdu qui sera forcément autre, d’une Autreté dont nous ne pouvons soupçonner ni l’ampleur ni la radicalité.

Si l’expérience ne se transpose que partiellement d’une aire culturelle, d’une nation à une autre, cela n’empêche que la psychanalyse a comme « vocation » de les traverser l’une et l’autre, d’établir la distance nécessaire d’où, le cas échéant, un nouveau regard peut surgir. Se dé nissant par son élaboration du passé elle n’est pas moins résolument tournée vers le présent et l’avenir. Cette « courbature » du temps lui permet de couper dans sa « progression » linéaire, de reconnaître le plus actuel dans ce qui est parfois le plus ancien, pour en faire une nouvelle lecture, de donner une assise à la transmission entre les époques, les générations, malgré l’abîme qui parfois les sépare.

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