Éditorial

Ce texte est celui du Rapport moral prononcé par Alain Vanier, Président, à l’Assemblée générale d’Espace analytique le 9 décembre 2018.

Cette année écoulée a montré, à Espace analytique, comme depuis de nombreuses années, une activité plus que soutenue presqu’au bord de la surchauffe. Ainsi on a souvent du mal à trouver des temps libres au local pour organiser certains colloques, dont, je le rappelle, l’initiative appartient à chacun, mais suppose une présentation du projet à la Commission d’enseignement. C’est l’une des manifestations de la vitalité d’Espace et des initiatives nombreuses que prennent ses membres.

Durant l’année écoulée – d’une AG à l’autre – de nombreux colloques très fréquentés ont eu lieu. En particulier cette rentrée, ceux consacrés à Maud Mannoni et à Françoise Dolto (en association avec les Archives Françoise Dolto) respectivement fondatrice et l’on peut dire marraine de notre association, colloque co-organisé avec la délégation française permanente auprès de l’UNESCO, ainsi que le colloque organisé à l’UNESCO avec la revue Passages, ou encore le débat Safouan-Melman, etc.Au cours de l’année écoulée les colloques sur la Jouissance – je ne nomme pas les organisateurs et organisatrices car, comme l’usage le veut dans le rapport moral, je ne cite pas de nom –, les Salons de Lecture particulièrement stimulants, appuyés sur une Bibliothèque fournie et très dynamiquement animée, ainsi que des colloques qui deviennent récurrents, annuels ou bisannuels, d’une grande qualité comme « Danse et psychanalyse » ou « Théâtre et psychanalyse », etc. Je ne peux tous les citer. Faut-il rappeler l’importance des séminaires, des groupes de contrôle, d’Espace études, globalement toujours aussi suivis.

Ce texte est celui du Rapport moral prononcé par Alain Vanier, Président, à l’Assemblée générale d’Espace analytique le 9 décembre 2018.

Cette année écoulée a montré, à Espace analytique, comme depuis de nombreuses années, une activité plus que soutenue presqu’au bord de la surchauffe. Ainsi on a souvent du mal à trouver des temps libres au local pour organiser certains colloques, dont, je le rappelle, l’initiative appartient à chacun, mais suppose une présentation du projet à la Commission d’enseignement. C’est l’une des manifestations de la vitalité d’Espace et des initiatives nombreuses que prennent ses membres.

Durant l’année écoulée – d’une AG à l’autre – de nombreux colloques très fréquentés ont eu lieu. En particulier cette rentrée, ceux consacrés à Maud Mannoni et à Françoise Dolto (en association avec les Archives Françoise Dolto) respectivement fondatrice et l’on peut dire marraine de notre association, colloque co-organisé avec la délégation française permanente auprès de l’UNESCO, ainsi que le colloque organisé à l’UNESCO avec la revue Passages, ou encore le débat Safouan-Melman, etc.Au cours de l’année écoulée les colloques sur la Jouissance – je ne nomme pas les organisateurs et organisatrices car, comme l’usage le veut dans le rapport moral, je ne cite pas de nom –, les Salons de Lecture particulièrement stimulants, appuyés sur une Bibliothèque fournie et très dynamiquement animée, ainsi que des colloques qui deviennent récurrents, annuels ou bisannuels, d’une grande qualité comme « Danse et psychanalyse » ou « Théâtre et psychanalyse », etc. Je ne peux tous les citer. Faut-il rappeler l’importance des séminaires, des groupes de contrôle, d’Espace études, globalement toujours aussi suivis.

Il faut noter aussi les activités importantes des « Associations liées à Espace Analytique », directement ou indirectement. Ainsi le CIAP, le Groupe arabophone pour la Psychanalyse, la SMP, l’APM, Enfance en jeu, etc. Ils témoignent à leur manière de notre projet d’ouverture, d’« éclatement » au sens que donnait Maud Mannoni à ce terme, une association qui n’est pas tout, qui s’occupe fondamentalement de la formation des psychanalystes – même s’il n’y en a pas – et de la garantie de cette formation avec un travail autour de ces questions cruciales, mais aussi de l’interface avec le social, pour agir quand la psychanalyse est attaquée ou pour soutenir ses membres, un effet, entre autres, de la loi sur les psychothérapies. Mais elle n’est pas tout, ainsi en ce moment où le pays est sens dessus dessous, chacun s’y implique à la mesure qui est la sienne en tant que citoyen. Le pari fondateur est de tenter de constituer un groupe qui n’unifie pas, qui ne recourt pas à l’exclusion du dehors pour consolider la communauté fraternelle, un rassemblement au-delà des différences autour – pour reprendre Lacan – « d’une pensée éthique, (...) quelles que soient les difficultés,(...) qui tient ensemble tout ce monde que représente la communauté analytique, et cette espèce de dispersion - on a souvent l’impression d’éparpillement - d’une intuition fondamentale qui, par chacun, est reprise dans un de ses aspects. Si nous revenons toujours à Freud, c’est parce que Freud est parti d’une expérience.

On soulignera le développement des cartels et groupes de travail – très riches et très variés – bien organisés, avec cette année des journées très stimulantes. On notera aussi une activité toujours importante en province : à Besançon, Caen, Cherbourg, Marseille, Montpellier, Strasbourg, Toulouse, etc.

Les effectifs sont stables, avec une fréquentation croissante de non-inscrits ou pas encore inscrits. C’est un trait de l’époque, on vient ici et là dans diverses associations. Nous avons des retours positifs sur l’ouverture d’Espace, la diversité des discours, des lieux, des regroupements. Sur le plan des finances, nos rentrées ont diminué, bien que les effectifs soient stables mais nous avons sensiblement baissé le montant des cotisations de nos collègues résidant en province ou à l’étranger pour tenir compte des dépenses auxquelles leur éloignement les contraint. La situation financière est bonne dans la mesure où plusieurs dépenses ont été réduites.

On note un développement sensible des inscriptions de l’étranger et la création d’associations nouvelles du Réseau international d’Espace analytique en Chine, en Géorgie, au Liban et d’autres projets encore en gestation. L’activité des associations existantes est très soutenue en Belgique, au Brésil, en Bulgarie, en Argentine, au Sénégal, etc.

Les membres d’Espace publient beaucoup : articles, livres, etc., notre revue, Figures de la psychanalyse, est toujours aussi suivie et, je dois le dire, d’une qualité tout à fait remarquable qui fait que nous avons pensé à une extension sous la forme d’une collection d’ouvrages qui s’appellera « Figures de la psychanalyse ». Elle s’inscrira à côté des autres collections animées par des membres d’Espace.

Nos Journées de cette année, « Lacan, l’expérience analytique » ont été remarquables, avec, pour les ouvrir, une table ronde inédite le vendredi rassemblant huit associations lacaniennes. Sans doute Espace est un des rares lieux à pouvoir organiser un tel rassemblement. La soirée a été en tous points passionnante, tout comme les interventions de nos membres le samedi et le dimanche. Les journées à venir – « Politiques du symptôme, symptômes du politique » – sont particulièrement bienvenues si l’on en juge ce qui se passe actuellement dans notre monde dont nous vivons les soubresauts et mesurons les risques inquiétants. Il s’agira d’interroger le lien social, ce qui aujourd’hui fait symptôme social, tout autant que les mutations des abords du symptôme dans le monde d’aujourd’hui, jusqu’aux manières nouvelles que nos contemporains ont de se représenter eux-mêmes. Ces deux aspects sont liés dans le moment d’une révolution liée aux avancées technoscientifiques qui évoque les deux grandes révolutions industrielles. Ce que l’on peut constater dans des pays où la psychanalyse est développée est inquiétant, si l’on songe en particulier à la situation brésilienne où nous avons beaucoup d’amis.

Il y a, pour les années qui viennent, de nombreux projets, dont l’extension ou la relance de la Formation continue. Actuellement il y a une Formation médicale continue très suivie, il faut en féliciter les animateurs. Mais il s’agirait maintenant de développer une Formation continue non spécifiquement médicale. Nous l’avions mise en place autrefois, puis nous l’avons laissé s’endormir ; elle est donc maintenant à réveiller.

Au total, voilà une association donc très vivante, dynamique dans ses projets et qui nécessite un certain nombre d’ajustements. Ainsi, il convient de réfléchir sur ce banc d’essai qu’aura été la Lettre d’info ce dernier trimestre, manière de donner une place à ce que nos membres font au-delà des limites d’Ea, etc.

Je vous souhaite à tous une très bonne année de travail.

Alain Vanier

Président d’Espace analytique