Éditorial

Les journées d’Espace analytique, « Politiques du symptôme et symptômes du politique » ont été d’une haute tenue et d’un intérêt scientifique indéniable.

Le thème de ces journées articulant le politique et le symptôme s’est décliné selon des axes multiples, chaque intervenant adoptant un axe particulier, singulier pour aborder et développer son approche.

La soirée du vendredi a commencé sur l’autisme avec deux témoignages de parents d’autistes, aussi riches qu’émouvants, montrant que l’abord psychanalytique de cette pathologie grave pouvait trouver un intérêt et un accueil bienveillant. La radicalité de points de vue de certaines associations de parents était dénoncée, par la violence des propos sur l’abord psychanalytique et la fermeture à tout dialogue possible, montrant de façon sensible l’actualité de la question politique qui se joue autour de la prise en charge de ces enfants. La politique terrifiante de certains allant jusqu’à vouloir retirer des hôpitaux et des praticiens ayant comme référence la psychanalyse, le soin de ces enfants.

Puis un dialogue avec un artiste plasticien Kader Attia avec Alain Vanier autour de son œuvre et d’un thème qui lui est cher, la décolonisation, a mis un point d’insistance sur l’intérêt de la psychanalyse à sortir des sentiers battus et à dialoguer avec des champs qui lui sont connexes, comme les arts plastiques. Comment faire avec le réel en psychanalyse ou dans le domaine des arts est une question qui reste en suspens à l’issue de ce débat.

Les journées d’Espace analytique, « Politiques du symptôme et symptômes du politique » ont été d’une haute tenue et d’un intérêt scientifique indéniable.

Le thème de ces journées articulant le politique et le symptôme s’est décliné selon des axes multiples, chaque intervenant adoptant un axe particulier, singulier pour aborder et développer son approche.

La soirée du vendredi a commencé sur l’autisme avec deux témoignages de parents d’autistes, aussi riches qu’émouvants, montrant que l’abord psychanalytique de cette pathologie grave pouvait trouver un intérêt et un accueil bienveillant. La radicalité de points de vue de certaines associations de parents était dénoncée, par la violence des propos sur l’abord psychanalytique et la fermeture à tout dialogue possible, montrant de façon sensible l’actualité de la question politique qui se joue autour de la prise en charge de ces enfants. La politique terrifiante de certains allant jusqu’à vouloir retirer des hôpitaux et des praticiens ayant comme référence la psychanalyse, le soin de ces enfants.

Puis un dialogue avec un artiste plasticien Kader Attia avec Alain Vanier autour de son œuvre et d’un thème qui lui est cher, la décolonisation, a mis un point d’insistance sur l’intérêt de la psychanalyse à sortir des sentiers battus et à dialoguer avec des champs qui lui sont connexes, comme les arts plastiques. Comment faire avec le réel en psychanalyse ou dans le domaine des arts est une question qui reste en suspens à l’issue de ce débat.

Les journées ont repris le lendemain matin, mais il nous sera impossible de citer tous les intervenants, malgré l’intérêt de l’ensemble des communications.

Le samedi matin a été consacré à certains aspects fondamentaux de la question du symptôme et nous retiendrons l’exposé très clair et synthétique de Gisèle Chaboudez qui en reprenant les abords freudiens et lacaniens de cette thématique, en a apporté une lecture très éclairante. Mettant en place la dynamique du symptôme, sa place ses attentes aussi bien chez l’analyste que l’analysant.

L’abord sociologique de Alain Ehrenberg livre ensuite un complément sur les théories actuelles du politique aux États-Unis dans leur approche du symptôme, assez sidérants par leurs approches, niant radicalement la notion de sujet et de singularité de la personne humaine. Ces théories ont encore assez peu d’échos en France mais risquent d’envahir le champ de la sociologie et du politique assez vite chez nous.

La deuxième partie de la journée était consacrée à l’abord clinique. Le témoignage d’Emmanuelle Laurent autour du signifiant hamster était rare et précieux. Une thérapeute relate en effet, en public, son cheminement dans sa phobie et comment dans l’analyse, elle a réussi via le transfert et autour d’un signifiant à articuler un secret sur les origines en la personne de son père, avec l’histoire du hamster de son enfance.

Puis, six analystes d’Espace analytique se sont risqués à la contrainte de parler de leur pratique clinique dans le temps imposé de 10 minutes ! Nous soulignons le fait que des analystes se risquent à exposer des fragments de leur clinique, d’autant que l’aspect vivant, et l’engagement transférentiel se faisait entendre et le style de chacun selon le mot de Lacan, pouvait s’exprimer. Ces aspects cliniques de la psychanalyse en acte ont été très appréciés du public.

Puis, en fin d’après-midi, un nouveau dialogue avec François Ansermet, un psychanalyste de renommée internationale qui poursuit ses recherches en dialoguant avec les neurosciences. Il est donc l’interlocuteur privilégié pour débattre avec des psychanalystes sur les questions que peuvent poser les neurosciences à la psychanalyse. Par la clarté de son discours et sa vivacité d’esprit, il a repositionné la place du symptôme en introduisant le concept de temporalité dans sa dynamique et sa problématique.

Le dimanche matin est consacré à cinq ateliers. Les thèmes en sont très variés : Le vieillissement, Le corps et les symptômes, Symptômes chez les enfants et les adolescents, Les addictions et l’image, Trauma et symptômes.

Chacun de ces ateliers permet à de nombreux intervenants d’exposer leur travail en articulation avec leur clinique, et surtout d’échanger avec les participants, ce qui est plus aisé en groupes restreints qu’en séances plénières. Regroupés selon leurs centres d’intérêts, les participants et les exposants se sont retrouvés partageants des points de vue contradictoires, mais au travers d’échanges très riches, leur permettant de s’identifier avec l’idée parfois de mettre en commun leurs avancées et points de vue dans l’avenir. Il est dommage qu’il n’y ait pas un temps de restitution, même court, de chacun des ateliers en plénière.

Enfin le dimanche après-midi.

À partir de l’évocation du symptôme comme effet du symbolique dans le Réel, voire comme Réel, chez Lacan à partir de RSI, les exposés ont presque tous pris en compte cette dimension du Réel et ses conséquences quant à la conduite de la cure par rapport au symptôme et sur la façon d’y opérer avec le symptôme (comme le demandait Lacan aux analystes). Des distinctions se sont opérées entre le symptôme et le synthome, essentielle dans une clinique fine de certains patients limites ou psychotiques.

L’identification aux symptômes, sa construction, tout comme celle de la demande de début de cure, son interprétation comme savoir ou comme vérité, pointant tous les deux vers un trou dans Symbolique, celui du refoulement originaire, a permis d’interroger la fin de la cure comme « savoir y faire » avec le symptôme, et sa réduction de jouissances.

Le symptôme a de beaux jours devant lui dans toutes ses déclinaisons cliniques mais son lien au politique, tel qu’il a été exploré au cours de ces journées, a pu donner à chacun des pistes de réflexion et de travail autorisant une mise au travail et un enrichissement de ses abords cliniques.

Christian Hoffmann et Didier Lauru

Vice-Président et Secrétaire
de la Commission d’enseignement