Ainsi va Espace analytique...

La rénovation de la gestion de notre association se poursuit activement dans tous les domaines. Une nouvelle assistante s’est mise à la tâche, l’ensemble des procédures est en cours de transmission et de renouvellement, cela demande du travail et fait souffler sur Espace un air neuf, rajeuni et efficace.
Notre affluence augmente cette année puisque nous sommes 911 membres, tout statuts confondus, au début de novembre, pour 787 en 2014 par exemple. Ce qui représente un encouragement mais aussi une responsabilité, au fur et à mesure que le temps avance et que nous aurons à transmettre d’ici peu les clés de cette institution aux générations futures qui la feront vivre à leur tour.
Le budget de cette année est pratiquement à l’équilibre, la baisse des coûts se poursuivant, une légère augmentation des cotisations ayant été appliquée, leur recueil s’améliorant, mais exigeant désormais d’être à jour pour pouvoir enseigner, tandis que la cotisation sera revue à la baisse pour ceux qui viennent rarement, de la province ou de l’étranger. Le déficit préoccupant des années précédentes est en train de se résoudre, et continuera de le faire, nous dépassons même légèrement l’équilibre, avec un petit excédent, dans la mesure où des fonds propres d’un groupe régional d’Espace créé l’année dernière est intégré dans notre budget. Constitué de personnes qui étaient déjà membres et participants actifs aux travaux de l’institution, ce Groupe Régional Bourgogne Franche Comté d’Espace analytique assure quatre séminaires réguliers, avec une activité clinique soutenue, à laquelle participent psychiatres et psychologues, un séminaire de textes, et un séminaire sur la pratique de la Maison Verte de Besançon.
Concernant les autres groupes d’Espace, le groupe de Montpellier créé en 2011, Espace Languedoc, est en cours de remaniement du fait du départ de certains de ses membres fondateurs. Il comporte un séminaire autour de Psychanalyse, médecine et institution, qui a donné lieu à publication, deux autres groupes de travail fonctionnent régulièrement. Des soirées en lien avec l’université font dialoguer le monde médical et psychanalytique, et des colloques sur des thèmes divers invitent des analystes d’autres régions ou pays. Le groupe d’Espace analytique de Belgique est toujours aussi actif et efficace, et la collaboration avec lui importante, vous pouvez suivre ses activités de très près grâce à l’excellente newsletter qui en est adressée à tous. Concernant la Géorgie, nous avons obtenu, à la suite de longues démarches effectuées avec constance par Catherine Saladin, une subvention de la mairie de Paris qui aidera à la réalisation d’une Maison verte à Tbilissi. En ce qui concerne les outils d’Espace, l’annuaire 2016 est paru au début de l’année, et il a été dans l’ensemble de bonne facture, avec fort peu d’errata, très maniable, transmis également par voie numérique, de sorte que nous aurons une plus grande facilité pour le renouveler à l’avenir, en gardant le canevas et en l’actualisant. Notre site poursuit sa construction, il reste quelques rubriques à mettre à jour, les remarques pour son amélioration sont bienvenues.

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Concernant cette fois la progression de notre activité de recherche psychanalytique nous avons été cette année particulièrement encouragés par la qualité et le succès des journées sur la religion. Les précédentes sur l’adolescence avaient déjà connu une nette amélioration de l’audience et rencontré une grande satisfaction quant à la qualité. Mais les journées sur le fait religieux, qui ont inauguré notre nouvelle salle, Les Cordeliers, rue de l’école de médecine, ont suscité l’enthousiasme. Le groupe d’organisation avait encore accentué la démarche qui est celle d’Espace depuis longtemps, d’inviter dans nos murs les représentants du débat le plus actuel et le plus crucial sur le thème choisi, plutôt que de se contenter de présenter au dehors nos enseignements, ce qui a nourri une attente, un intérêt passionné pour ce qui s’y est passé. Outre la qualité de beaucoup d’intervenants, dont nous recueillons actuellement les textes pour un fort bon numéro de la revue sur ce thème, la dynamique d’ensemble avait été suffisamment pensée et soutenue pour que cela constitue un grand moment de réflexion sur les questions les plus aigues et les plus préoccupantes de l’actualité et de la pensée psychanalytique. Notre fréquentation de l’université des St Pères, salle trop grande et difficile à remplir durant des années, a pris fin avec l’installation dans la salle des Cordeliers, qui fut constamment pleine et où l’on a même dû refuser du monde, ce qui pose d’ailleurs une question pour la suite si la même affluence se présente pour les journées de mars prochain. Il y aura lieu que les membres d’Espace, qui ont un accès libre aux journées de par leur cotisation, s’inscrivent à l’avance pour y participer afin qu’ils ne risquent pas d’être refusés à l’entrée si la salle est pleine, cela de façon à nous permettre d’évaluer le nombre de places restantes pour les personnes extérieures et les invités. La préparation actuelle des journées de mars 2017 dont le programme est en train d’être bouclé se fait dans le même esprit, avec des intervenants extérieurs de qualité, quoique le champ des possibles soit hélas plus restreint sur le thème du sexuel que sur celui des religions…
Outre les Journées d’Espace, de nombreuses manifestations continuent de se produire régulièrement à l’initiative des uns et des autres avec le soutien de la commission d’enseignement. Le colloque Faust a investi logiquement l’institut Goethe, et a marqué la rentrée de son originalité et de son talent, le colloque de Toulouse a été à nouveau au rendezvous la semaine dernière, avec de fort bons travaux, le colloque de Bordeaux également. D’autres colloques, à Paris et en province ont égrené l’année, des invités, des salons de lecture emplis des publications nouvelles des membres d’Espace, l’activité éditoriale de nos membres étant soutenue. L’organisation de colloques en province et à l’étranger, à l’initiative des uns ou des autres, va se développer, car l’organisation parisienne de nos journées, réduite désormais à une fois l’an, sera compensée par un plus grand nombre de colloques d’une journée.
Le nombre de séminaires, de groupes de contrôle et d’enseignements réguliers, s’accroît encore au regard des années précédentes, désormais annoncés de multiples façons puisque, outre le courrier bimestriel, ils paraissent sur notre site qui est maintenant lisible et efficace, relayés pour certains sur les réseaux sociaux. Tandis qu’Espace Etudes continue avec efficacité et succès de cibler l’introduction aux concepts fondamentaux pour les nouveaux venus. La revue Figures de la psychanalyse poursuit son rythme régulier. Elle a maintenant pour rédacteurs en chef Olivier Douville, qui a relayé Claude-Noële Pickmann, avec Jacques Sédat. Elle continue de reprendre les thèmes de nos journées tout en gardant une liberté quant au choix des meilleurs textes à publier, elle a la qualité d’une revue de psychanalyse où dans presque chaque numéro un ou deux articles font date, et elle reste à l’abri de toute difficulté budgétaire grâce à notre système d’abonnés cotisants d’Espace. La formation continue et la formation médicale poursuivent leurs activité, se développant régulièrement depuis l’agrément de celle-ci pour le DPC des médecins, l’audience s’accroit.
Terminons ce tour rapide des informations d’Espace analytique par un mot sur un nouvel épisode politique visant la psychanalyse, à la fois lourd de menaces mais qui a aussi permis de constater une solidarité qui n’était pas jusqu’ici toujours réunie à cette échelle. La proposition de résolution Fasquelle faite à l’assemblée le 8 décembre a été rejetée, qui visait à rendre opposables les recommandations de la HAS en matière d’autisme, en arguant que la psychanalyse n’y était pas recommandée, donc visant à l’exclure à terme alors qu’elle y est seulement dite non consensuelle. Il est probable que la mobilisation qui a eu lieu contre ce projet y est pour quelque chose, nombre de pétitions ont été largement suivies. Il faut à ce sujet, parmi les nombreuses manifestations réjouissantes qui ont eu lieu à ce propos, regarder d’urgence la vidéo enregistrée par l’autiste le plus célèbre de France, qui avec son talent et son ton inimitable moque d’une façon irrésistible le dévouement de certains à l’endroit des autistes, ce dont on peut trouver le lien sur notre site en page d’accueil. Les positions des psychanalystes ont évolué sur l’autisme et ceux qui s’y attellent sont désormais, dans leur grande majorité, attentifs à une approche multiple, qui ne mérite plus les reproches qui ont pu être faits à certains dans le passé. La psychanalyse a pris une distance face aux conceptions que certains de ses membres ont pu soutenir. Elle n’a pas à être exclue dans son ensemble d’une approche où ceux de ses membres qui actuellement s’occupent d’autistes avec d’autres, rigoureusement et dans la pluralité, en voient des résultats notables, même s’ils ne portent pas sur la cause de l’autisme mais sur ses effets, une cause que pour l’essentiel nous ignorons tous.

Gisèle Chaboudez
Présidente