Gori R, Del Volgo M.J.
La liberté du patient semble aujourd'hui une priorité pour les médecins et les psychiatres. Et pourtant, au nom de l'expertise scientifique et de la gestion rationnelle de la vie quotidienne, jamais on n'a soumis l'individu à autant de contrôles, jamais on n'a gardé autant de traces et d'archives des comportements privés, jamais les pratiques médicales n'ont à un tel point perdu le souci du malade. Marie-José Del Volgo & Roland Gori se proposent ici d’éclairer de nombreux dossiers troublants de la médecine contemporaine.
Dans cet ouvrage, Roland Gori et Marie-José Del Volgo montrent comment la médecine et la psychiatrie se sont insidieusement placées au service d’un nouvel ordre économique, le néolibéralisme. Dans la suite de leur essai sur la médicalisation de l’existence, La santé totalitaire, ils analysent la nouvelle figure anthropologique de l’humain que proposent les idéologies actuelles de la santé et de l’éducation : un homme neuroéconomique réduit à une machine neuronale calquée sur le modèle de l’ordinateur, invité à exploiter son capital biopsychosocial sur le marché des jouissances existentielles. Cet homme neuroéconomique se trouve, sa vie durant, inclus dans des dispositifs sociaux de contrôle et de normalisation au service d’une biopolitique des populations qui fait perdre à la psychiatrie son lendemain.