Gisèle Chaboudez
L’auteure montre en quoi l’évolution conceptuelle d’une pensée psychanalytique du féminin s’extrait des mythes universels de la femme que les discours ont construit, et en quoi une féminité singulière s’en excepte.
Au niveau de la compréhension du féminin, dans l’opinion la plus large, il n’y a plus de thèse psychanalytique reconnue. La première étape freudienne en a été massivement critiquée, la deuxième étape lacanienne n’est pas encore totalement déchiffrée ni mise en œuvre. La conception d’un féminin en défaut est une grille de lecture historique, elle laisse maintenant place à ce qui prend en compte l’évolution des faits. Ainsi une femme n’est pas toute dans la fonction phallique du discours, elle ne veut pas tout de son offre et de sa prise, mais elle y intervient du dehors et travaille à tresser autrement les nœuds de l’amour. Les discours ont de tout temps forgé des mythes féminins universels qui ne sauraient exister, la mystique a approché la logique féminine d’une manière qui fait énigme, la littérature en articule parfois des termes singuliers, l’expérience réelle les rencontre une à une.
A propos de l'auteur
Gisèle Chaboudez est psychiatre, psychanalyste à Paris, vice-présidente d’Espace analytique, rédactrice en chef de Figures de la psychanalyse, auteur de : Rapport sexuel en rapport des sexes (Denoël, 2004) ; Que peut-on savoir sur le sexe ? (Hermann, 2017) ; Ce qui noue le corps au langage (Hermann, 2019) ; L’équation des rêves (érès poche, 2019).