Au moment de quitter l’Afrique, l’expatrié butte sur l’impossibilité de toute séparation. Pris dans l’envahissement des relations communautaires, s’en dégager ouvre ses proches sur un manque impensable qu’ils marquent par toutes sortes d’entraves : mensonges, chantages, menaces. Emprise d’une haine dévorante comme envers de la Teranga (idéal d’accueil en wolof).
Qu’en est-il de cet impensé ? Trace de la colonisation ? Effet de la culture ? Pas seulement.
Entre français et Wolof, l’illusion des compréhensions dévoile leurs trop-bien-entendus.
Avec Ken Bugul, nous commencerons l’année en interrogeant l’exil. Quel est ce départ, qui nous précipite étranger sur une terre étrangère ? Avec son livre le Baobab fou, nous suivrons son voyage en Europe, ses raisons déraisonnables, qui en disent long sur la vérité de l’exil, sur des siècles d’échanges, de langues et de rites, d’un orient penché vers un occident dont l’horizon n’en finit pas de reculer. L’inconscient y semble un enjeu invisible et pourtant insistant.
Ensuite, avec Ismaël Moya illustrant la complexité de nos différences avec son travail sur L’argent et les femmes de Dakar, nous entre-apercevrons les ouvertures inventées par ces vigoureuses sénégalaises au malheur des hommes en terre d’Islam. Dans les pas de Schéhérazade, héroïne des Mille et Une Nuits, elles laissent à entendre et rendent possible aux hommes, un par un, ce qu’ils ne peuvent supporter de leurs imaginaires castrations appendues aux malheurs de leur force rêvée pour de vrai. Qu’est-ce qu’être un homme ? une femme ? enfant ? adulte ? vieux ?
Au-delà des figures ethnologiques et politiques imaginaires des constructions sociales, d’un patriarcat très particulier à l’islam d’Afrique de l’Ouest, c’est à la lecture dans la langue de ce qui donne ses formes symboliques au défaut signifiant du sexuel, que je vous inviterai. Dans ce qui nous dépasse des précipités techno-mercantiles du monde, j’interrogerai comment les figures des mots de l’humanité sexuée, dans chaque culture, imposent au sujet les cadres pour penser ses pulsions, et les modalités dont il s’y fait naître comme tel ou pas. La présence de l’analyste n’étant pas épargnée des questions de ce nouage.
CHANGEMENT DE DATE : LA PREMIÈRE SÉANCE AURA LIEU LE 20 OCTOBRE DE 18h à 19h30
Martine FOURRÉ fourmar@icloud.com
24 av. Mac Mahon - 75017 Paris – FRANCE
48 rue 460, Yoff-Dakar – SÉNÉGAL
Tel : +33 (0)6 80 06 56 99 (envoyer message WhatsApp)
Pour répondre à la question que nous nous sommes posés dans la présentation du séminaire de cette année, nous avons choisi une lecture du livre Le Baobad fou de Ken Bugul.