Colloque : Faust et le désir faustien

Entrée libre – Libre participation pour les artistes

Comité d’organisation : Jean-Claude AGUERRE – Hélène GODEFROY – Brigitte LALVÉE

ARGUMENT

Après Don Juan et ses « mille e tre » versions, c’est Faust, son frère dissemblable, qui fait l’objet d’une semblable approche en sa triplicité : littérale, musicale et psychanalytique.

Précédant Don Juan de quelques décennies, le mythe de Faust, né en Allemagne à la fin du XVIème siècle, offre des invariants comparables : le héros transgresseur, dont la transgression s’étend non à une, mais aux trois concupiscences : appétit de jouissance, désir de savoir, pulsion d’emprise ; le groupe féminin, de la sorcière à la rédemptrice ; à la place du mort enfin, Méphisto, une des figures du diable –et avec lui, en guise de meurtre, un pacte, signé du sang du sujet.

Faust est‑il l’homme du désir, ou celui qui reste le jouet de ses pulsions dans leur circuit « acéphale » ? En vendant son âme au diable, a‑t‑il cédé sur son désir ? Damné chez Marlowe, est‑ce ce désir même qui chez Goethe le sauve ? Quelle signification donner à un tel salut, qu’opère l’intercession féminine ? Qu’en est‑il d’un désir proprement féminin ? L’« Eternel féminin » est‑il une figure des forces d’Eros et de leur victoire sur le démoniaque –sur la pulsion de mort ?

Enoncer ces questions, c’est évoquer en bonne place le Faust de Goethe, qui donna au mythe sa plus puissante et complexe stature littéraire. Depuis le Urfaust, écrit dès 1771, dans  l’élan juvénile du Sturm und Drang, jusqu’au premier puis au second Faust, terminé en 1832 quelques mois avant la mort du poète, la perlaboration de l’œuvre faustien s’imprègne de la vie de son auteur ainsi que d’une originaire identification au héros.

C’est aussi évoquer Freud, dont l’œuvre se tisse de mainte citation du texte de Goethe tombant sous sa plume, tant dans ce qui n’est pas sans constituer pour lui aussi une sorte d’identification héroïque –que serait alors venue couronner la remise du prix Goethe en 1930, que dans son investigation méphistophélique des forces souterraines et souveraines de la psyché.

 

De Christopher Marlowe, qui donna au héros, en 1590, sa stature de Titan, au chef d’œuvre de Goethe et à notre modernité, poètes et philosophes, romanciers et dramaturges, peintres et musiciens, n’ont cessé de se réapproprier le mythe et d’interroger à travers lui leur époque et la face obscure de ses conquêtes. Quelques unes de leurs œuvres permettront au cours de ce colloque de faire résonner leur interrogation.

  Le déroulement de ce colloque sera ponctué d’intermèdes musicaux et se terminera par un concert.

Programme

MATINÉE - 10h – 12h15
ACCUEIL -  9h30

INTRODUCTION – Jean-Claude AGUERRE

Président de séance : Markos ZAFIROPOULOS

Discutantes : Marielle DAVID, Claude-Noële PICKMANN

• Paul-Laurent ASSOUN - De la pulsion de savoir à la passion des mères  
• Vincent CESPEDES - Patience maudite et connaissance impulsive : Faust et l'instinct de je(u)

Scansion musicale

Pause

• Isabelle FLOC’H - Désir faustien, mélancolie, lien social                   
• Pierre MARIE - Une grammaire de l’énoncé : « au commencement était l’action » 

PAUSE DÉJEUNER - 12h15

APRÈS-MIDI - 14h - 19h30

Présidente de séance :  Hélène GODEFROY

Discutants : Vannina MICHELI-RECHTMAN, Frédéric De RIVOYRE

• Gérard POMMIER - Que nous apprend Faust sur le désir
• Georges-Arthur GOLDSCHMIDT - Freud avant Freud

Scansion musicale

Pause

• Jean-Claude AGUERRE - L’objet dans la quête faustienne
• Brigitte LALVÉE - Faust en musique : l’aiguillon de la transgression

Scansion musicale

Pause

CONCERT LYRIQUE - 17h30 - Extraits de Berlioz - Boito – Gounod - Schubert

Artistes lyriques :

Trystan AGUERRE, - Baryton-basse - Mephistophélès
Antonel BOLDAN – Ténor - Faust
Maruska LE MOING – Soprane - Marguerite
Lucia ZARCONE – Pianiste, chef de chant

APÉRITIF - 18h30

CLÔTURE - 19h30