Centenaire de la lettre du 10 décembre 1921 de Freud à Jones sur l’homosexualité.
Colloque en présentiel à Paris et en distanciel par Zoom. Traduction simultanée envisagée : anglais, italien, espagnol, portugais.
Sans cesse l’on parle de sexualité comme si un savoir en était disponible. Mais, n’est-il pas temps de rappeler sa dimension énigmatique et scandaleuse, toute sexualité étant singulière et subversive ? Ce dont témoigne le passage à la visibilité des lesbiennes, gays et trans depuis 40 ans. À l’opposé de la binarité à laquelle notre société nous contraint en nous assignant des conditions sexuelles supposées naturelles quand elles opèrent l’exclusion de l’Éros féminin (hétéro et lesbien) et de l’Éros gay et qu’elles engagent, nous dit Freud, au plus grand ravalement de la vie amoureuse.
Car, les règles sexuelles varient d’une société l’autre et ce qui serait naturel se révèle une construction dont témoigne la valorisation de l’Éros féminin dans les sociétés matriarcales, occidentales d’avant le XVIIe siècle, africaines et amérindiennes d’avant la colonisation ou de l’Éros gay dans les sociétés antiques grecque, chinoise ou japonaise.
Ce sont donc les usages de notre société qu’il y a à penser pour que puisse être appréhendé ce qui constitue le cœur des sexualité(s) : l’expression d’Éros, « invincible Éros que nul ne peut éviter et qui détourne chacun des convenances»(Sophocle), raison du scandale des Trois essais sur la théorie sexuelle où Freud montre que tout érotisme est affaire d’expérience singulière, tant sur ce qui convient à chacun que sur l’objet qui en suscite l’avènement.
Questions à reprendre aujourd’hui, à quoi invitent les Gender Studies, en interrogeant la clinique actuelle et les diverses cultures ou époques historiques.