Dimanche 4 juin de 10 h à 18 h, Cité Internationale des Arts, 18 rue de l’Hôtel de Ville, 75004 Paris. Projection et débats avec la participation de Jonathan Hayoun et Judith Cohen-Solal, avec Antoine Guggenheim.
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De l’antijudaïsme à l’antisémitisme moderne, ce grand récit documentaire explore les multiples facettes du phénomène, de ses origines jusqu’à nos jours.
Cette série retrace l’histoire de l’hostilité manifestée à l’encontre des Juifs, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, des bords de la Méditerranée à ceux de la Volga, de la péninsule espagnole aux forêts de bouleaux polonaises. Elle croise Saint-Louis et Spinoza, Staline et le pape Jean XXIII, Hitler et Alfred Dreyfus, des figures de haine ou de bienveillance. Grâce aux traces laissées à travers le monde, aux reconstitutions historiques, notamment à l’aide des images 3D d’Ubisoft, aux expertises d’une trentaine d’historiens, sociologues, psychanalystes de premier plan, la série explore les multiples facettes et les évolutions de cette « haine des Juifs ».
Où est né l’antisémitisme ? Comment s’est-il développé ? La première grande vague de violence contre les juifs a pris corps durant l’Antiquité à Alexandrie en 38, elle est connue et documentée dans tous ses détails. Comment ensuite l’antijudaïsme s’est-il installé dans les civilisations chrétiennes et musulmanes ? Après trois siècles d’un âge d’or dans la péninsule ibérique, Grenade est devenu le théâtre d’un massacre. Mais le pire est le temps des Croisades, quand l’antijudaïsme se transforme en phénomène de masse.
Pendant cinq siècles, sur trois continents, la lente déshumanisation des juifs entre dans une nouvelle dimension. C’est alors qu’apparaît le premier « nez juif » dans l’art du Moyen-Âge. Cette stigmatisation va dépasser les iconographies pour donner naissance au premier signe distinctif de l’histoire. Et la haine des juifs devient un instrument politique qui prépare leur expulsion de quasiment toute l’Europe. Après l’Espagne de l’Inquisition et des marranes, la série se tourne vers l’Est de l’Europe où les juifs trouvent refuge. C’est la Révolution française qui changera à jamais l’histoire des juifs à travers le monde.
Sous l’influence des révolutionnaires français, de nombreux juifs accèdent à la citoyenneté en Europe. Mais l’essor industriel et des courants pseudo-scientifiques amènent de nouvelles formes d’hostilités d’ordre racial et politique, et la naissance d’un nouveau terme, revendiqué et assumé : l’Antisémitisme. Le sort d’un enfant juif italien converti de force va ébranler l’autorité multiséculaire de l’Église et acter un changement des mentalités. L’Affaire Dreyfus fera entrer la caricature dans le combat contre l’antisémitisme dans le champ politique. Il prendra une nouvelle ampleur lorsqu’en plein Paris, le responsable des pogroms en Ukraine est assassiné puis son meurtrier jugé en Cour d’Assises.
La première moitié du XXe siècle sera celle de la mise en place du processus de destruction et d’extermination des juifs.
Comment après Auschwitz un antisémitisme est-il encore possible ? Entre prise de conscience et bouleversements géopolitiques arrive le temps de grands espoirs et de nouvelles inquiétudes. Après une période d’accalmie, l’antisémitisme mute et prend de nouveaux visages, ceux de l’antisionisme, du négationnisme et même de l’antisémitisme au nom de l’antiracisme.