1.1) Poser que la psychanalyse peut être enseignée rend nécessaire que l’on explicite en quoi cet enseignement est différents lorsqu’il se tient à l’université ou dans une association analytique.
1.2) Mais pour cela il faut le distinguer de l’enseignement des sciences et de la philosophie. Les concepts analytiques, à la différence de tout autre, s’ils sont lus analytiquement, interprètent, créent la place d’un sujet possible. Ils existent toujours articulés en une écriture.
1.3) En tant qu’enseignement, la psychanalyse peut être conà§ue comme un ensemble ouvert de théories : la première et la deuxième topique freudiennes, les positions kleiniennes, l’objet winnicottien, le symbolique et la topologie lacanienne, etc. Il s’agit autant de rendre compte de leur structure interne que de leurs coupures et relations.
1.4) Néanmoins, la doctrine freudienne ne s’enseigne pas. Elle s’effectue dans la cure
2.1) Extraire de la cure ce qu’il y a de nouveau, l’invention en tant que telle, n’est plus affaire d’enseignement, mais par excellence de transmission.
2.2) Si les théories sont des filets qu’on lance dans le réel, la transmission est celle d’un dire, propre à chaque analyste, sans quoi les concepts ne sont pas portés.
2.3) La transmission articule les enseignements à la doctrine. Ceci est propre à l’institution analytique. Sans celle-là , tout enseignement devient universitaire, le savoir suffisance, et disparaît ce qui fait, entre analystes, communauté d’expérience.
2.4) La finalité de la cure étant la production d’un nouveau sujet, lorsqu’elle s’avère didactique, elle se trouve ne plus être autonome dans ses fins. Non hétéronome ?
2.5) L’institution, comme modalité de la communauté d’expérience, est autant l’exigence que le relais de la cure. Prenant sur elle des effets de l’analyse sur lesquels la cure n’a plus de prise. Il y a une relation à inventer, à chaque fois, entre les exigences de la cure et le dispositif social entre analystes. Ceci repose sur un point commun aux deux qui est de défense : le désaveu foncier (structural et pas particulier à un type clinique) qui empêche au sujet l’accès aux signifiants qui le fondent; qui soude la communauté dans la méconnaissance de la dette à l’égard du maître (id est de la langue qu’elle parle).
2.6) Cet isomorphisme, à démontrer, est ce qui disjoint l’enseignement de la psychanalyse de son éthique.
La différence entre les « théories analytiques » et la « doctrine freudienne » a été établie par Wladimir Crranoff, in Filiations. Ainsi que l’articulation du désaveu avec le nom propre.